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Lettre de Paul Léautaud à Madame Cayssac"Rien que la vue de ton nez me met la queue en l’air"
Mardi 18 septembre 1928 J’envoie ces notes griffonnées samedi soir chez moi. J’espère qu’on pourra lire. Te rappelles-tu, aux débuts, quand je te faisais déjà des compliments de ton con, que tu t’amusais à le regarder dans une glace pour voir comment c’était fait : tout rose, me disais-tu. Te rappelles-tu un jour d’été, tous les trois dans la salle à manger là-bas, toi en train de coudre, il t’a pris soudain une idée – tu t’es levée en me faisant signe, nous sommes partis du côté de la cuisine et dans le couloir tu m’as dit : « Viens me lécher le con », ce qui a été fait aussitôt, toi installée et troussée sur la table de la cuisine. Je parie que tu ne te rappelles pas où se situe la première fois que tu m’as branlé si merveilleusement, en regardant la figure que je faisais ? Tu dois te rappeler – c’est plus près – la première fois où tu m’as fait si bien décharger avec la bouche, sans aucun secours des mains. C’était au retour d’une scène fameuse. Elle t’avait mise en train, il faut croire. Tu étais ravie d’avoir si bien [illisible]. Madame… Te rappelles-tu dans quelles circonstances tu m’as dit : « Je sucerai, mon cher. Je sucerai tant que vous voudrez. J’avalerai si vous voulez. » Te rappelles-tu une fois que je t’ai baisée là-bas par terre, allongée par terre dans la cuisine, un matin. Tu étais si jolie, tu avais un visage d’une telle expression en te faisant remplir ainsi que je le revois toujours. Te rappelles-tu quand nous faisions les lettres pour la L… ta façon de me donner du style, en te fichant le cul à l’air sur la chaise longue d’une chambre en me donnant ton con à lécher. Te rappelles-tu un peu avant ton départ, cette année, ce que tu as dit te sentant en état : « Ca coule, ça jute, viens lécher ça. Mieux vaut que ce soit toi qui l’aies que ma chemise. » Te rappelles-tu il n’y a pas longtemps, chez toi, un soir, au commencement d’une séance, pour me lécher les couilles, que tu as voulu t’y prendre en me faisant coucher sur le côté et en passant la tête par-derrière, ce qui était encore plus cochon. J’en passe ! Il a fallu que je te rencontre pour savoir ce qu’est une femme qui aime et sait faire l’amour et sait s’y montrer spirituelle, c’est-à-dire sans retenue bête. Rien ne compte pour moi avant toi. Je crois de mon côté que je n’ai pas été un trop mauvais partenaire. Nous nous sommes complétés l’un l’autre. Le mérite t’en revient. Rien que la vue de ton nez me met la queue en l’air. P.L. Repris de http://www.deslettres.fr/.../ |
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