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Un coup de foudre est une expression francophone qui désigne le fait de tomber subitement en admiration amoureuse pour une personne ou pour une chose. C'est un phénomène presque mythique des notions amoureuses, et considéré comme un idéal romantique. |
Reprise d'un panneau d'avertissement fort répandu concernant les chocs électriques. Le thème illustré ici et féminisé pour l'occasion est le coup de foudre. Histoire d'avertir les demoiselles des capacités de séduction du porteur du thsirt. |
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"Coup de foudre" correspond littéralement à "l'amour au premier regard". Dans différentes langues, on a donc :
Love at first sight (Anglais),
Amore a prima vista (Italien),
Amor a primera vista (Italien),
Keravnobolos erotas (Grec),
Liebe auf den ersten Blick (Allemand)...
Tous ceux qui ont éprouvé le "coup de foudre" racontent la même chose: Une rencontre soudaine qui boulverse les amoureux d'un flot d'émotions, de sensations et de désirs inatendus inéplicables et violents. En quoi ce type de rencontre est-il différent des autres ? Peut-il déboucher sur une relation durable ?
L’effet
de surprise élimine toute possibilité de réflexion : En un instant, les
victimes se sentent seuls au monde, sans repères, comme emportés par magie
vers un destin inévitable. Tous les préliminaires classiques pour nouer une
relation sont oubliés. Ils sont prêts à tout lâcher sur un coup de tête,
quitter mari ou femme, enfants, travail... avec cette perception d’amour total
et absolu, les attaches du passé semblent fades et sans valeurs.
Mais toute rencontre amoureuse connaît l’étape nécessaire et douloureuse de la fin de la " lune de miel " et la confrontation irrémédiable avec la réalité n’en sera que plus brutale car ils sont persuadés qu’il s’agit d’un amour sacré, béni des dieux, reposant sur des bases solides, signe d’un destin infaillible ?
La continuité de la relation peut se faire si un travail de distanciation, qui est d'ailleurs nécessaire dans toute relation débutante, est effectué: " L’image du partenaire ayant été surinvestie, il faut être capable d’entrer en relation avec la vraie personne : c’est-à-dire avec quelqu’un d’autre. Alors seulement, une vie de couple peut commencer. Mais à condition que chacun prenne en charge sa propre problématique : pourquoi ce coup de foudre a-t-il eu lieu ? Pourquoi l’autre prend-il tant de place ? Des questions valables d’ailleurs pour n’importe quelle rencontre amoureuse.
Le vrai danger est quand le "coup de foudre" est à sens unique : L’illusion qu'il provoque peut conduire la réciprocité imaginaire, si cet attachement n’est pas partagé. " S’accrocher désespérément à un être qui n’éprouve pas les mêmes sentiments peut conduire à l’érotomanie, cette forme de psychose passionnelle fondée sur l’illusion délirante d’être aimé "
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(Dans Courrier Internationnal, 10 au 16 Mars 2016)
Extrait de Agnès Giard - http://sexes.blogs.liberation.fr/...vous-y-croyez
De nos jours encore, l’expression «coup de foudre» reste courante. Cette expression renvoie à l’idée, saugrenue, qu’il suffit de voir ou de croiser le regard de quelqu’un pour en tomber amoureux, instantanément. C’est une métaphore bien sûr. Mais il y a quelques siècles… c’était une donnée médicale. Pour le célèbre Marsile Ficin (1433-1499), humaniste de la Renaissance, fils de médecin, voici comment cela se passe : l’œil émet des buées (on peut les voir sur la surface froide d’un miroir, dit-il), dont le pouvoir est hautement contagieux. «Les esprits s’échappent de l’œil», sous la forme d’une «vapeur subtile évaporée du sang». Cette vapeur pénètre l’œil de la personne qu’on fixe des yeux. Là, elle «cherche le cœur, […] se condense en sang, se mêle au sang étranger, réalisant ainsi très concrètement le charme de l’amour». Pour Ficin, le fait de regarder quelqu’un avec intensité correspond à une transfusion sanguine. Et de même qu’il y a toujours des risques de contamination par le sang, certains virus, certaines maladies se répandent par l’œil.
«Puis je crains tant vos yeux, que je ne saurais être
Une heure, en les voyant, sans le cœur m’arracher.» Marsile Ficin n’est pas l’inventeur de cette théorie. Il ne fait que l’emprunter aux innombrables penseurs et savants qui le précèdent, mais il la formule en termes qui préfigurent notre vision «rationnelle» du monde, à l’aide de termes familiers : «transmission», «contagion», «émanations délétères»…
Les morsures visuelles dont les poètes font leurs délices depuis Pétrarque jusqu’à Ronsard ne sont pas que des figures de style redondantes:
– «Les rais flambants de votre œil foudroyant
Perçant mon cœur de leur lumière prompte» (1)
- «Si doucement le venin de tes yeux
Par même lieu au fond du cœur entra» (2)
Elles désignent ce qui, pour les hommes de l’époque, relève d’une vérité scientifique. Le regard perce, inocule son venin, rend l’homme «débile» (faible). Attention, danger. «L’action de regarder ou de se soumettre au regard de l’autre n’est jamais dépourvue de risque, tout au moins d’une signification radicalement étrangère à ce que l’on pourrait appeler l’univers contemporain de la vision», conclue Havelange.
(1) Olivier de Magny, Les cent deux sonnets des Amours, éd. M. Whitney, Genève, Droz, 1970, p. 25. (2) Maurice Scève, Délie. Objet de plus haute vertu. Dizain 42. Édition de Françoise Charpentier, avec la reproduction des emblèmes. Collection Poésie/Gallimard, 1984. Extrait de Agnès Giard -
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