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En Chine
Voici les cinq préceptes de la
sagesse chinoise (?) destinés aux femmes
En
Chine, les célibataires morts trouvent encore l'âme sœur. Pour
beaucoup de Chinois, il ne s'agit pas seulement d'honorer les défunts, il faut
aussi subvenir à leurs besoins. Les famines brûlent en offrande de faux
billets ou des voitures en papier au cas où, dans l'autre monde, leur ancêtre
aurait besoin d'argent de poche ou voudrait faire une virée. Mais
dans les ravins arides du plateau de Loess, qui bordent le fleuve Jaune,
certains parents vont plus loin pour contenter leurs proches dans l'au-delà.
Quand ils perdent un fils célibataire, ils se mettent en quête d'une morte
pour lui servir d'épouse, et incinèrent les deux corps ensemble comme s'il
s'agissait d'un couple marié. "Cela arrive souvent, surtout avec des
jeunes", indique Yang Husheng, 48 ans, directeur de pompes funèbres qui a
assisté à une cérémonie de ce type au printemps dernier. Cette
coutume rurale est connue sous le nom de ming-hun, ou mariage dans l'au-delà.
Selon les spécialistes, elle est enracinée dans le culte chinois des ancêtres,
qui repose sur l'idée que les êtres continuent d'exister après la mort et que
les vivants sont tenus de satisfaire leurs désirs s'ils ne veulent pas
s'exposer à des problèmes. Dans la tradition chinoise, une vie de célibat est
en outre considérée comme inachevée, d'où la crainte de certains parents que
leur fils soit malheureux s'il meurt non marié. Lors
d'entretiens réalisés dans plusieurs villages du plateau de Loess, il est
apparu que cette coutume était connue de tous les habitants. Selon leurs témoignages,
les parents du défunt ont recours à un réseau informel d'amis ou de proches,
ou encore à un intermédiaire, pour trouver une famille venant de perdre une
fille célibataire. Bien que l'achat et la vente de corps humains soient illégaux,
ces transactions, qui se font généralement en espèces, entrent dans une catégorie
assez floue et se règlent tranquillement entre familles. Dans certains
villages, les défunts sont en droit d'avoir une épouse à partir de 12 ans.
Les villageois ne voient rien de honteux ni de macabre dans cette coutume. Ils
la considèrent plutôt comme un devoir parental reflétant les valeurs confucéennes
de loyauté familiale. "Les parents se sentent responsables à l'égard de
leur fils", observe Li Yin-Lan, qui a participé à des cérémonies où
les cercueils étaient placés côte à côte et où des musiciens jouaient un
hymne funèbre. Le
Parti communiste a tenté, avec plus ou moins de succès, de mettre un terme à
ces croyances, qualifiées de superstition. La survie de ces pratiques sur le
plateau de Loess atteste de l'isolement extrême de cette région. Beaucoup de
jeunes ont fui ces collines arides, et les rares qui ne se sont pas exilés
doivent lutter pour s'assurer des récoltes et trouver une femme. Beaucoup de
jeunes filles ont en effet quitté la région pour travailler en ville, et
celles qui restent peuvent se permettre de faire les difficiles. Aucune famille
ne souhaiterait voir sa fille épouser un homme trop pauvre pour payer une dot
et assurer un avenir décent à son épouse. Les
parents des célibataires les plus démunis consacrent toutes leurs économies
à "l'achat" d'une épouse auprès d'intermédiaires qui peuvent aller
jusqu'à piéger, voire enlever des femmes d'autres régions pour les vendre illégalement. Jake
Hooker, Thee New York Times (extraits), Etats-Unis (Dans
Courrier
internationnal)
Quand l’amour électrise la Chine DE
PÉKIN
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