"Comment faisait-on l'amour au Moyen Age ?" C'est la question qu'a posée Rue89 à un historien, Jacques Rossiaud, spécialiste d'une époque médiévale où "les rapports sexuels n'ont qu'un seul but : la procréation". Autour d'analyses d'images, le chercheur décrypte quelques tabous et pratiques d'antan.
Dans cette optique de maîtrise du corps et de fécondité, impulsée par l'Eglise, l'abondance des rapports sexuels est proscrite, car elle nuirait à la fertilité des femmes, et les "positions déviantes", "comme le cheval érotique (la femme sur l’homme) ou l’amour more canino (à la manière des chiens ou la levrette)", contre-indiquées. De même pour la sodomie, qui désigne en fait à l'époque "tous les actes sexuels qui ne se terminent pas par une insémination de la femme, que ce soit une simple masturbation seul, une fellation ou bien une pénétration anale". Quant à l'homosexualité, elle est considérée comme "contre-nature", mais donne rarement lieu à des condamnations publiques en Europe. Enfin, la prostitution est, elle, à l'inverse, socialement acceptée – selon l'adage en vigueur à l'époque que "jouir en payant, c’est jouir sans pécher".
Une analyse d'image (ci-dessus) éclaire également sur la sexualité des religieux. Sur la scène, un moine bénédictin dîne chez un couple, avant de coucher avec l'épouse, probablement "pendant que l'homme est en prière", interprète Jacques Rossiaud. "C’est la charge habituelle partout répandue contre les ecclésiastiques qui sont censés prêcher la continence et qui eux-mêmes sombrent dans la concupiscence avec des paroissiennes", explique l'historien à Rue89. Fréquentation de prostituées, entretien de concubines... autant d'attitudes que l'Eglise sanctionne, certes, mais "modérément".
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