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L'économiste Takuro Morinaga entend combattre le célibat au pays du Soleil-Levant avec une idée étonnante. Et quelque peu discriminante..."Entre un beau gosse pauvre et un moche riche, lequel choisiriez-vous pour mari ?" Discours bien rodé d'agent matrimonial ? Test existentiel échappé du dernier magazine féminin ? Que nenni. C'est au Japon que la question a été posée, par un économiste de l'université de Dokkyo, dans la banlieue de Tokyo. Depuis un mois, Takuro Morinaga crée le buzz dans son pays en proposant une solution pour le moins originale à l'un des fléaux auxquels doit aujourd'hui faire face la société nippone : le célibat. Son idée ? Taxer les beaux et diminuer l'impôt des moches. Un concept polémique, certes, mais efficace. Invité sur la chaîne Nippon TV, l'économiste s'en explique. Les hommes célibataires seraient classés en quatre grandes catégories : les beaux gosses, les normaux, les moyennement laids et les laids. Le taux d'imposition applicable aux beaux serait majoré de 100 %, ce qui doublerait leur impôt sur le revenu ; les moyennement laids bénéficieraient d'une réduction de 10 % et les laids de 20 %. Femmes monopoliséesPour un bel homme, jouissant de revenus plus que confortables, le taux d'imposition serait donc de 80 %. Si l'on ajoute les impôts locaux, le bellâtre laisserait près de 90 % de son salaire au fisc ! Chère payée, la belle gueule ? Si l'on en croit Takuro Morinaga, c'est bien la seule solution pour endiguer le mal du pays. Il faut dire que, dans l'archipel, près de 50 % des hommes âgés de 30 à 35 ans sont toujours célibataires. La faute à la crise économique, qui a vu le revenu moyen de ses trentenaires chuter en l'espace de dix ans. De 47 000 euros, il est passé à 28 000. Or les femmes, elles, continuent de chercher un conjoint aux revenus au moins deux fois supérieurs aux leurs. Résultat : les femmes sont monopolisées par une poignée de chanceux, dont la situation professionnelle n'est pas à plaindre. Et tant pis pour les autres ! L'hebdomadaire japonais AERA, qui a interviewé le spécialiste du célibat, souligne que les "entremetteuses" d'antan, qui parvenaient à caser de jeunes filles avec des hommes au physique pas franchement avantageux, ont aujourd'hui une marge de manoeuvre des plus restreintes. Équilibrage des revenusIl faut dire que l'argument qui motivait ces arrangements, l'emploi à vie, n'est plus vraiment de mise. Les femmes, ne pouvant plus se fier à une quelconque perspective à long terme, se rabattent sur ceux qui leur plaisent au premier coup d'oeil. Le seul moyen pour les laids de rivaliser avec les beaux serait donc l'équilibrage des revenus. Oui, mais qui sera chargé de juger du degré de beauté de ces messieurs ? Morinaga évoque un "conseil d'évaluation de la beauté", où siégera un jury composé de cinq femmes tirées au sort. Tous les goûts sont peut-être dans la nature, mais cette fois-ci, c'est bien la majorité qui tranchera. Tels les jurés au cours d'un procès. Et les femmes jolies et donc avantagées, faut-il leur appliquer la même peine ? s'enquiert la journaliste d'AERA. Réponse du spécialiste : "Les femmes qui séduisent les hommes et les mènent par le bout du nez ne sont pas forcément des beautés." Parole d'expert. En attendant que la taxe devienne effective au Japon, on se demande bien dans quelle catégorie se place Morinaga... Le Point.fr - Publié le 25/04/2012 à 20:10 - Par Victoria Gairin
Publié le 25/04/2012 à 20:10 - Par Victoria Gairin dans Le Point |
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